Histoire   Géographie   Hauts lieux   Personnages   Galeries Photo   Bastides   Infos   Plan du site 

Mort de Simon de Montfort

Carte ancienne : Ouest du Tarn, Lavaur, Puylaurens, Revel
Carte ancienne : Boissezon, Saint-Amans Valtoret

Simon de Montfort est mortellement blessé pendant le siège de Toulouse

On raconte qu'il aurait été atteint par une pierre lancée par un mangonneau tenu par des femmes

On voit ici que les deux bénédictins, en écrivant cette histoire, s'efforcent de rester objectifs mais n'y parviennent pas tout à fait. Après tout, ils sont parfaitement catholiques. Néanmoins, ils s'efforcent de relater les faits décrits par d'autres en essayant de faire la part des choses.


Simon, impatient de reprendre la ville de Toulouse, fit élever vers ce temps-là une grande machine de charpente, nommée cate, tant pour s'en servir à combler le fossé que pour battre les retranchements dont les Toulousains avaient ceint leur ville, et tenter ensuite l'assaut. Cette machine n'ayant pas réussi à son gré, il commença à se décourager. Il était d'ailleurs extrêmement rebuté, soit par la longueur et les fatigues du siège, soit par les grandes dépenses où il s'était engagé. Enfin il était sensiblement piqué des fréquents reproches que lui faisait le cardinal légat qui ne cessait de le presser d'avancer les travaux et qui attribuait un un défaut de courage et à son peu d'expérience dans l'art militaire la lenteur du siège ; en sorte que la vie lui étant ennuyeuse, il priait Dieu de le retirer du monde. Il fut bientôt exaucé, car étant entré le lendemain de Saint-Jean-Baptiste, 25 juin de l'an 1218, dans la machine dont on vient de parler, une pierre lancée d'un mangonneau des assiégés l'atteignit à la tête et l'étendit raide mort.

C'est ainsi que rapporte, en peu de mots, les circonstances de la mort du célèbre Simon de Montfort, un ancien historien. Elles sont décrites un peu différemment et dans un plus grand détail par un auteur contemporain, son zélé partisan. « Le comte Simon, dit ce dernier historien, tenait la ville de Toulouse assiégée depuis neuf mois, lorsque les assiégés se disposèrent de grand matin à faire une sortie, le lendemain de la Saint-Jean-Baptiste, dans l'espérance de trouver une partie des Français endormis. Ils se partagèrent en deux corps dont l'un eut ordre d'attaquer les machines, tandis que l'autre ferait une irruption dans le camp des croisés, afin de les obliger à diviser leurs forces. Simon assistait actuellement à matines lorsqu'on vint l'avertir que ses ennemis se préparaient à faire cette sortie. Il ordonne qu'on lui apporte ses armes, et, les ayant prises, il va entendre la messe. A peine est-elle commencée que les Toulousains défilent dans le fossé, enseignes déployées et en ordre de bataille. Ils se séparent ensuite comme ils l'avaient projeté : une partie attaque ceux qui gardaient les machines et l'autre marche droit au camp. On vient dire aussitôt à Simon de courir promptement au secours de ses troupes que les Toulousains poussaient vivement. Ce général répond qu'il marchera dès que la messe sera finie ; dans l'instant un nouvel exprès lui annonce que ses soldats ne peuvent plus soutenir le choc, qu'ils commencent à plier et qu'il y en avait déjà un grand nombre de tués ou de blessés. Je n'irai pas, répliqua Simon, je je n'aie vu auparavant mon Rédempteur. Enfin le prêtre ayant levé la sainte hostie, il récite le Nunc dimittis, part et s'avance dans la mêlée. Son courage ranime celui des croisés, et ayant rétabli le combat, il fait reculer les Toulousains jusque dans leur fossé. Ces peuples continuent cependant de faire pleuvoir sur les assiégeants une grêle de pierres et de traits de leurs mangonneaux et de leurs autres machines. Simon, pour se parer de leurs coups, se retire alors devant les siennes, à l'abri des claies qui les couvraient, et se tient là pour s'opposer aux assiégés, supposé qu'ils revinssent à la charge ; mais à peine s'était-il posté dans cet endroit qu'une pierre, partie d'un mangonneau, l'atteint à la tête, le blesse mortellement et ne lui laisse que le temps de recommander son âme à Dieu, après quoi ils expire et reçoit encore cinq coups de flèches dans le corps. » Tel est le récit de Pierre de Vaux-Cernay qui, étant sur les lieux, pouvait être bien informé. Quelques modernes prétendent que ce fut une femme qui lança la pierre du mangonneau dont il fut atteint. D'autres disent que ce fut un nain ; mais nous ne trouvons rien de ces circonstances dans les anciens. Après sa mort, un de ses chevaliers couvrit son corps afin qu'on ne s'aperçût pas du malheur qui venait d'arriver. Gui, son frère, le fit emporter ensuite dans la tente du cardinal-légat. Ce prélat et l'évêque de Toulouse qui s'y trouvait, furent également consternés d'une si grande perte.


 

Haut de Page
Menu

Aller et venir dans l'histoire

 

La cathédrale Sainte Cécile a été inscrite au patrimoine mondial de l'humanité le 31 juillet 2010

Autres sites du même auteur : Le Canal du Midi, Louisa Paulin poétesse occitane

et le Blog du Canal du Midi

Valid XHTML 1.0! Valid CSS!