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Éloge de Simon de Montfort

Carte ancienne : Lavaur, Puylaurens, Castelnaudary
Carte ancienne : Castres, Mazamet, Brassac

Éloge de Simon de Montfort - Son fils aîné Amauri lui succède et continue le siège

où l'on voit que malgré un éloge réel et soutenu à Simon de Montfort, quelques uns de ses partisans n'approuvaient pas vraiment certains aspects de son caractère et le trouvaient trop cruel. C'est un peu le début de la fin pour les croisés (en ce qui concerne la croisade proprement dite). Les méridionaux vont, avec Raimond VII, regagner peu à peu le terrain perdu. Mais c'est quand le roi de France entrera en action que tout évoluera définitivement en défaveur des méridionaux.


Ainsi mourut, les armes à la main, Simon de Montfort, après avoir rempli la chrétienté du bruit de ses exploits et de ses victoires. Ce fameux capitaine, dont les anciens historiens, qui sont presque tous ses panégyristes, font les plus grands éloges, fut suivant les uns, le Judas Machabée de son siècle, et si on en croit les autres, il doit être regardé comme un véritable martyr. Nous n'avons garde de vouloir rien diminuer de la gloire qu'il s'acquit, à si juste titre, par ses excellentes qualités ; mais on ne saurait disconvenir qu'il n'ait mêlé quelques défauts à un plus grand nombre de vertus, et il est aisé de reconnaître, en lisant dans les auteurs du temps le récit de ses actions, qu'avec beaucoup de piété, un zèle ardent pour la religion, un courage invincible, une extrême valeur, une science consommée dans l'art militaire, et un cœur généreux, bienfaisant et libéral, il avait une passion démesurée de s'agrandir et d'élever sa famille au faîte des grandeurs ; qu'il était dur, fier, inflexible, colère, vindicatif, cruel et sanguinaire. Enfin divers auteurs très pieux, entre les anciens et les modernes, sont persuadés que Dieu, par sa mort, voulut punir son ambition et sa négligence à corriger les désordres des croisés.

Simon laissa d'Alix de Montmorency, sa femme, quatre fils : Amauri, Gui, Robert et Simon, et trois filles. Amauri lui succéda dans ses dignités et se qualifia comme lui duc de Narbonne, comte de Toulouse, vicomte de Béziers et de Carcassonne, etc. Gui fut comte de Bigorre par sa femme ; ainsi qu'on l'a déjà dit : Robert mourut sans alliance. Enfin Simon fut comte de Leycester, en Angleterre, et forma la branche des comtes de ce nom et Nole. Des trois filles de Simon, les deux aînées Amicie et Laure, furent mariées, la première à Gaucher de Joigny, et l'autre à Géraud de Pecquigny. La troisième se fit religieuse à Saint-Antoine-des-Champs lès Paris.

Autant la mort de Simon jeta la consternation dans le camp des croisés, autant causa-t-elle de joie dans la ville de Toulouse dont les habitants se virent délivrés d'un ennemi extrêmement dangereux. Les Toulousains étaient, en effet, presque réduits aux abois par les fatigues qu'ils avaient essuyées durant un si long siège et par la disette qui commençait déjà à se faire sentir dans la ville, sans espérance de la ravitailler et de pouvoir faire leur moisson. A la première nouvelle de cette mort, ils s'arment et font une vigoureuse sortie sur ceux qui avaient attaqué le faubourg et l'hôpital de San-Subra, attaque que Simon de Montfort avait reprise au commencement du printemps, après avoir reçu les renforts qui lui étaient venus de France. Les croisés, ne pouvant tenir contre l'effort des Toulousains, prirent la fuite après avoir eu un grand nombre des leurs tués sur la place, et laissèrent leurs tentes et leurs équipages à leurs ennemis.

Le cardinal-légat, de l'avis des évêques et des principaux chefs de l'armée, fit prêter cependant serment de fidélité et rendre hommage à Amauri de Montfort par tous les barons, les chevaliers et les autres seigneurs à qui Simon avait inféodé les terres un pays. Amauri, voulant ensuite tirer vengeance de la mort de son prère, assemble un grand nombre de chariots, les fait remplir de paille, de sarmens et d'autres matières combustibles, et, après les avoir fait conduire le plus près qu'il était possible des portes de la ville, il y fait mettre le feu. Les assiégés accourent aussitôt pour l'éteindre, et donnant en même temps sur ceux qui conduisaient les chariots, les font passer au fil de l'épée, s'avancent vers le camp, y mettent le désordre et rentrent enfin dans la ville chargés des dépouilles des croisés.


 

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