Considérations Historiques
Montfort, résolu de suivre ce conseil, envoya à Bruniquel prier le comte Baudouin de venir l'aider. Après leur jonction qui se fit à Cahuzac, ils attaquèrent le château de Saint—Marcel qu'ils ne purent investir que d'un côté, parce qu'ils n'avaient que cent chevaliers et peu d'infanterie. Les comtes de Toulouse, de Foix et de Comminges étant retournés avec leur armée composée de cinq cent chevaliers et d'un corps d'infanterie, pour s'apposer aux dessins des croisés, campèrent aux environs de Saint-Marcel, dont ils avaient l'entrée libre. Le comte de Foix s'y jeta, défendit si bien la place, que Simon au bout de plus d'un mois de siège, n'était pas plus avancé que le premier jour. La disette s'étant mise d'ailleurs dans son camp, à cause que le comte de Toulouse, qui avait occupé tous les passages, empêchait qu'on n'y apportât des vivres, il fut obligé enfin, après avoir manqué de pain pendant plusieurs jours, de lever le siège la veille de Pâques (24 de mars).
Simon se rendit à Albi, où il célébra cette fête, et le comte de Toulouse partit le même jour pour Gaillac. Simon s'avança le lendemain vers cette dernière ville et défia ce prince au combat ; mais Raimond, ne jugeant pas à propos d'accepter le défi, se tint enfermé dans Gaillac. Ainsi Simon retourna à Albi où il passa quelques jours, et où il donna en fief, le 3 d'avril suivant, à Guillaume, évêque de cette ville, et à ses successeurs, les châteaux de Rouffiac et de Marsac, sauf ses droits régaliens.
