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Seigneurs de Castres

Carte ancienne : Ouest du Tarn, Lavaur, Puylaurens, Revel
Carte ancienne : Castres, Mazamet, Brassac

Considérations au sujet des Seigneurs de Castres

Année 1270


Le roi Philippe III, résolu de repasser en France, convint d'un traité avec le roi de Tunis et fit rembarquer ses troupes. Elles étaient fort diminuées par la mortalité qui s'était mise dans le camp, et qui enleva entre autres Philippe II de Montfort, seigneur de Castres. Ce seigneur, après avoir pris possession, en 1267, de la seigneurie de Castres, que Philippe I seigneur de Tyr, son père, lui avait enfin cédée, et en avoir fait hommage au roi, se disposa à retourner dans le royaume de Naples ; il mit ordre à ses affaires et fit son testament, le 1er avril de l'an 1270, au château de Roquecourbe, en Albigeois, en présence de Jeanne de Lévis, sa femme. Il laissa ses enfants héritiers de ses domaines, selon la coutume de France, avec ordre aux filles, qui avaient été dotées ou qui le seraient avant sa mort, ou celle de sa femme. Il laissa de se contenter de leur dot, conformément à) la même coutume. Enfin, ayant fait consentir de gré ou de force l'abbé et les religieux de Castres de céder l'église de Saint-Vincent aux frères prêcheurs, pour lesquels il avait fondé un couvent à Castres, en 1258, il partit pour le royaume de Naples, où il joignit Charles, roi de Sicile. Ce prince étant venu ensuite au secours du roi saint Louis, son frère, sur les côtes d'Afrique, Philippe de Montfort le suivit et mourut devant Tunis, le 28 septembre de l'an 1270.

Après la mort de ce seigneur, Géraud de Burlats, chevalier, son vassal, qui ne l'avait pas quitté, fit enterrer ses entrailles et ses chers dans le camp, et apporta ses ossements et son cœur à Castres, où il les fit inhumer dans l'église de Saint-Vincent, le 9 de septembre de l'année suivante, en présence de Jeanne de Lévis, sa veuve, et de toute la noblesse du pays. Les religieux du couvent firent graver une épitaphe sur son tombeau, où ils relèvent beaucoup ses talents et ses vertus, mais surtout ses exploits militaires. Ils le représentent dans cette épitaphe et dans d'autres mémoires qu'ils nous ont transmis, comme la fleur de chevalerie de son temps : bien fait, libéral, rempli d'honneur, de probité, de piété, de courage et de sagesse.

Philippe de Montfort, deuxième du nom, laissa deux fils et trois filles de Jeanne de Lévis, sa femme. Les deux fils, nommés Jean et Simon, étaient encore mineurs, et ils demeurèrent sous le bail ou tutelle de leur mère. L'aînée des filles, appelée Jeanne, avait épousé alors, à ce qu'il paraît, Guigues VII, comte de Forez. Elle se remaria dans la suite avec Louis de Savoie. Laurette, la seconde, épousa, après l'an 1273, Bernard, comte de Vendôme. Jeanne de Lévis, veuve de Philippe II laissa à ses enfants les trois quarts des terres d'Albigeois que le roi saint Louis avait inféodées, en 1229, à Philippe I, son père.

Jean de Montfort, fils aîné de Philippe II, se qualifiait comte de Squillace, au royaume de Naples, et il était déjà majeur lorsqu'il fit demander par son procureur, au parlement de la Chandeleur de l'an 1273 (1274), un délai, qui lui fut refusé, pour payer à Jeanne de Lévis, sa mère, sa dot de trois mille livres tournois et son douaire. Laurette, sa sœur, obtint dans le même parlement qu'il lui délivrerait la part qui lui appartenait de l'hérédité de Philippe de Montfort, leur père, parce qu'elle avait atteint l'âge de quinze ans, et que, suivant la coutume de France, elle pouvait gérer ses biens, quoiqu'elle n'eût pas encore vingt et un ans. Il est décidé dans l'arrêt que, suivant la même coutume, une demoiselle qui était entrée dans la seizième années de son âge était habile à gouverner son bien.
Nous apprenons d'ailleurs que les enfants de Philippe II de Montfort, seigneur de Castres, partagèrent également sa succession. Jean, comte de Squillace, son fils aîné et son héritier, transigea, en effet, le 20 février de l'an 1273 (1274), tant pour lui-même que pour ses cohéritiers, à Roquecourbe, en Albigeois, avec le prévôt et le chapitre de la cathédrale d'Albi, touchant la justice du lieu de Caylus, auprès de cette ville. Jean et ses sœurs avaient hérité alors de Simon, leur frère, mort sans enfants, dans la Pouille, au royaume de Naples, le 24 de janvier précédent. On apporta le corps de Simon à Castres, où il fut inhumé dans l'église de Saint-Vincent, aux pieds de Philippe II, son père. Jeanne de Lévis, veuve de ce dernier, y fut inhumées aussi à côté de lui, après sa mort, arrivéee le 30 de mai de l'an 1284. Quant à Jean de Montfort, seigneur de Castres, il mourut sans enfants, le 1er de décembre de l'an 1300, et Éléonore, comtesse de Vendôme, sa sœur, recuillit sa succession. Au reste, Philippe I, seigneur de Tyr et auparavant seigneur de Castres, qui s'était fixé dans le Levant et s'y était remarié, survécut à Philippe II son fils ; mais il était déjà mort en 1273. Ses enfants du second lit héritèrent des domaines qu'il possédait dans le pays d'outre-mer, et y formèrent une branche de leur maison.


 

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