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Origine et progrès de l'hérésie

Carte ancienne : Albi, Réalmont, Castres, le cœur du Tarn
Carte ancienne : Ambialet, Alban, Lacaune

L'hérésie progresse dans la Province

Sur l'ensemble du territoire qui deviendra un peu plus tard, la province de Languedoc, l'hérésie progresse. D'où vient-elle et pourquoi progresse-t-elle ?


Les hérétiques qui donnèrent occasion, en 1165, à la célébration du concile de Lombers, en Albigeois, tiraient leur origine des manichéens d'Arménie qui, cherchant à faire des prosélytes, pervertirent, vers la fin du neuvième siècle, une partie des Bulgares nouvellement convertis à la foi chrétienne. Quelques-uns d'entre ces derniers passèrent dans la suite en Italie où ils portèrent leurs erreurs. D'Italie cette hérésie vint en France au onzième siècle, sous le règne du roi Henri I, qui fit brûler à Orléans plusieurs de ces manichéens. Ils eurent le même sort dans le Toulousain et dans les autres provinces où ils s'étaient répandus.
Leur secte y demeura depuis, sinon éteinte du moins cachée, jusqu'à ce que Pierre de Bruis et Henri, son disciple, l'ayant renouvelée vers le commencement du siècle suivant, dogmatisèrent publiquement. On a rapporté ailleurs de quelle manière ce dernier séduisit une partie des peuples du Toulousain et des environs, et les travaux du cardinal Albéric, légat du pape Eugène III, et de saint Bernard, qui firent un voyage sur les lieux pour extirper ses erreurs. Par malheur, malgré tous les soins de ces hommes apostoliques, les hérétiques se conservèrent dans le pays ; ils y prirent bientôt après de nouvelles forces et s'étendirent sous différents noms, non-seulement dans les provinces voisines, mais encore dans presque toute l'Europe.

Un ancien auteur rapporte que les disciples d'Henri, faisant de grands progrès en 1151, surtout en Gascogne, Dieu suscita une jeune fille qui disputa contre eux et en ramena plusieurs à la foi catholique. Leurs erreurs passèrent, avant l'an 1160, de Gascogne dans toute la Gaule, l'Espagne, l'Italie et l'Allemagne, et jusque dans les îles Britanniques où elles furent condamnées la même année dans un concile tenu à Oxford.
Celui de Tours, de l'an 1163, auquel assistèrent dix-sept cardinaux, cent vingt-quatre évêques et plus de quatre cents abbés, avec le pape Alexandre III qui y présida, dressa en ces termes son quatrième canon contre les mêmes hérétiques : « une damnable hérésie s'est élevée depuis longtemps dans le pays de Toulouse d'où elle a gagné peu à peu la Gascogne et les autres provinces, et a infecté plusieurs personnes. C'est pourquoi nous ordonnons, sous peine d'excommunication, aux évêques et aux ecclésiastiques du pays d'y apporter toute leur attention et d'empêcher qu'on ne donne retraite aux hérétiques et qu'on n'ait commerce avec eux, soit pour vendre, soit pour acheter. »
Il est ordonné ensuite aux princes catholiques d'emprisonner ceux de ces sectaires qu'on découvrirait et de confisquer leurs biens ; « et parce que, est il ajouté dans le canon, ils se rassemblent souvent de divers endroits, on fera une recherche exacte de leurs conventicules, qu'on défendra sévèrement. » Le sommaire de ce canon est ainsi conçu : Que tous évitent le commerce des hérétiques albigeois. Cela prouverait que le nom d'albigeois était déjà alors en usage pour désigner ces hérétiques, s'il ne paraissait d'ailleurs que ce sommaire a été dressé longtemps après. En effet, le nom d'albigeois n'est employé dans ce sens que dans des moments bien postérieurs.

Enfin, ces mêmes hérétiques avaient fait, en 1163, de grands progrès dans le Périgord, suivant le témoignage d'un auteur contemporain qui décrit leurs mœurs de la manière suivante : « Ces faux prophètes prétendent mener une vie apostolique et imiter les apôtres. Ils prêchent sans cesse, marchent nu-pieds, prient à genoux sept fois par jour et autant pendant la nuit ; ils ne veulent recevoir d'argent de personne, ne mangent point de viande et ne boivent pas de vin, et se contentent de recevoir leur simple nourriture ; ils disent que l'aumône ne vaut rien, parce que personne ne doit rien posséder ; ils refusent de participer à la sainte communion, prétendent que la messe est inutile, et déclarent qu'ils sont prêts à mourir et à souffrir le dernier supplice pour leur croyance. Ils font semblant d'opérer des prodiges, etc. Ils sont au nombre de douze principaux, sous la conduite d'un chef nommé Pons. »C'est de ce nombre de douze que ces imposteurs se firent appeler apostoliques.


 

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