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La langue provençale après la croisade

Carte ancienne : De Saint-Afrique à Murat-sur-Vèbre, et à Olagues (Espinouse et Caroux)

Considérations sur la langue provençale au XIVème siècle

Ce texte concerne l'année 1271


Les trois sénéchaussées dont on vient de parler au chapitre ci-dessus, après que celle de Toulouse eut été réunie à la couronne, en 1271, firent partie de ce qu'on appela depuis la langue d'Oc, qui comprenait les provinces méridionales de France ; elles formèrent dans la suite la province qu'on nomme aujourd'hui Languedoc ; nom qui ne commença à être en usage que vers la fin du treizième siècle. Auparavant et depuis la fin du onzième siècle cette province fut censée appartenir à la Provence prise en général ; c'est de quoi nous avons une infinité de preuves. En effet, les auteurs du temps placent le diocèse de Maguelone dans la Provence, et ceux qui ont parlé de la fameuse bataille de Muret, lieu situé sur la Garonne, disent qu'elle se donna à Muret, en Provence ; de là vient qu'ils font le pape Clément IV provençal de nation. Or ce pontife était né à Saint-Gilles, dans le diocèse de Nîmes. Enfin, on voit évidemment qu'on comprenait alors la partie occidentale de la Province sous le nom général de Provence par le vers suivant de l'histoire manuscrite de Philippe Mouskes, auteur du temps :

En Provence sur Albigeois alla

On partageait donc alors le royaume, comme dans les deux siècles précédents, en deux parties, France et Provence, à cause des deux différents idiomes dont se servaient les peuples qui les habitaient, idiomes si différents l'un de l'autre que les peuples de Provence et de Languedoc regardaient encore, vers la fin du quatorzième siècle, la langue française comme un language qui leur étéit étranger et absolument inconnu. On a fait voir qu'on appela parties d'Albigeois ou Albigeois pris en général, la partie occidentale de la Province ou les pays compris dans les deux anciennes sénéchaussées de Toulouse et de Carcassonne, avec le Quercy, le Rouergue, etc. depuis la guerre que Simon de Montfort entreprit dans ces pays contre les hérétiques qui les avaient infectés de leurs erreurs. La langue provençale qu'on parlait alors dans la Province est à peu près la même qu'on y parle encore aujourd'hui. On l'appelait provençale parce qu'elle était commune à tous les peuples de la Provence prise en général, c'est-à-dire à près de la moitié du royaume ; on la parlait aussi, au treizième siècle et au commencement du suivant, dans le Roussillon, la Catalogne, l'Aragon et le royaume de Valence, comme on peut voir entre autres, par les mémoires que Jacques I, roi d'Aragon, nous a laissés de sa vie, et par l'histoire d'Aragon, écrite à Valence, en Espagne, au commencement du quatorzième siècle, par Raimond Muntaner.


 

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