Soumission d'Albi et de l'Albigeois à Simon de Montfort

Le comte de Montfort, après s'être mis en possession de Pamiers, alla à Saverdun, château qui appartenait aussi au comte de Foix et dont les habitants lui ouvrirent les portes et se soumirent volontairement. Il revint de là à Fanjaux et s'avança jusqu'à Lombers, en Albigeois, où environ cinquante chevaliers, qui habitaient ce château, le reçurent avec honneur et promirent de le reconnaître le lendemain peur leur seigneur ; mais, sur l'avis qu'il eut qu'ils tramaient un complot contre lui, il sortit dans l'instant sous quelque prétexte, ces chevaliers le suivirent et, craignant qu'il ne fût averti de leur dessein, et q'uil ne s'en vengeât, ils lui remirent aussitôt le château, lui firent hommage et lui prêtèrent serment de fidélité. Simon se rendit de là à Albi, dont la seigneurie appartenait au vicomte Raimond-Roger et à l'évêque : ce prélat lui fit beaucoup d'accueil et lui remit la ville. Simon soumit ensuite tout l'Albigeois, à la réserve de quelques châteaux. Son historien dit que ce pays appartenait au comte de Toulouse et que ce prince l'avait enlevé au vicomte de Béziers. Cet auteur ignorait sans doute que les comtes de Toulouse possédaient le comté particulier d'Albigeois, et qu'en cette qualité, outre le domaine principal qu'ils avaient das tout le pays, ils y occupaient diverses places qui leur étaient immédiatement soumises. Montfort revint enfin à Carcassonne, où il trouva le légat Milon qui, après le concile d'Avignon, avait rejoint dans cette ville l'abbé de Cîteaux, son collègue.