Quelques Histoires au hasard
Considérations Historiques
Guerres entre les habitants de Toulouse et ceux de Rabastens
Puis entre les premiers et le vicomte de Lomagne
Les habitants de Rabastens sont attaqués par les Toulousains. Cela montre le pouvoir de la municipalité de Toulouse sur les autres collectivités de l'époque. Ce n'est pas le comte de Toulouse qui intervient, mais bien la ville représentée par ses consuls. Il en sera de même un peu plus tard contre le vicomte de Lomagne.
Pendant l'absence de Raimond, les consuls de Toulouse, ayant assemblé les communes de cette ville, se rendirent en corps d'armée au lieu de Saint-Bas sur l'Agoût, situé vers le confluent de cette rivière et du Tarn, pour venger les injures qu'ils avaient reçues des seigneurs, des chevaliers et des habitants de Rabastens, en Albigeois. Ils étaient sur le point de passer l'Agoût lorsque Pilfort de Rabastens et un autre député de Rabastens vinrent, le 10 de juin de l'en 1202, demander à s'accommoder et offrir de s'en rapporter au jugement de Raimond, comte de Toulouse, et de sa cour. Les consuls de Toulouse ayant accepté ces offres, les députés de Rabastens firent serment entre les mains de Raimond de Récalt, viguier de Toulouse, qui le reçut au nom du comte, de s'en tenir à la décision de ce prince et de sa cour qui terminerait ce différend à Toulouse ; cela fait, l'armée des Toulousains se retire. C'est ici le plus ancien monument que nous ayons trouvé où il soit fait mention de la ville de Rabastens, l'une des principales du diocèse d'Albi.
On voit encore que les consuls de Toulouse étaient alors dans l'usage de venger à main armée leurs propres querelles, par un accord qu'ils passèrent deux ans après, avec Vézian, vicomte de Lomagne, et Odon, son fils, sur lesquels ils avaient assiégé le château d'Auvillar, situé sur la Garonne, à la tête des communes de leur ville. Par cet acte les consuls de la ville et des faubourgs de Toulouse, au nombre de vingt-cinq d'un côté, et le vicomte de Lomagne et son fils de l'autre, se pardonnèrent toutes les entreprises qu'ils avaient faites les uns contre les autres, et convinrent que les habitantsde de Toulouse ne paieraient à Auvillar que la leude ancienne ; exaction qui avait donné occasion à la guerre. L'acte est daté du siège du château d'Auvillar, le 14 juin de l'an 1204, en présence de Géraud, comte d'Armagnac, d'Odon de Lomagne, son cousin, de Raimond, évêque de Toulouse, de Bernard de Marestang, de Pierre-Raimond, frère du seigneur Raimond, comte de Toulouse, de Bernard-Jourdain de l'Isle, de Jourdain de l'Isle, son fils (ou plutôt son frère), de Bernard d'Orbessan, etc. Ce dernier était aussi alors en guerre contre les habitants de Toulouse avec lesquels il fit la paix la même année. Il promit à quelques-uns des consuls de cette ville, de les servir à l'avenir dans leur armée avec quatre chevaliers, etc. Ils reçurent sa promesse, tant en leur nom que des autres qui étaient alors du chapitre (de capitulo). Géraud, comte d'Armagnac, dont nous venons de parler, fut le quatrième de son nom ; il accorda, en 1195, divers privilèges à l'abbaye de Grandselve, par un acte daté Philipe étant roi de France, Raimond comte de Toulouse, et Fulcrand évêque.
