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Service Militaire et Noblesse

Carte ancienne : Albi, Réalmont, Castres, le cœur du Tarn
Carte ancienne : Ambialet, Alban, Lacaune

Les privilèges des personnes libres et la noblesse

An 877

Description de ce qui fait une personne libre et définition de la noblesse.


Quoique les personnes libres ne dussent à personne ni hommage, ni cens, ni service, comme vassaux ou à raison des alleux qu'ils possédaient, ils devaient cependant le serment de fidélité à leur souverain comme sujets. C'est pourquoi ils ne pouvaient tenir que d'un seul prince les bénéfices qui les rendaient hommes ou vassaux, au lieu qu'ils pouvaient posséder des alleux en divers royaumes et sous différentes dominations, sans être obligés de prêter serment de fidélité qu'au prince dans les États duquel ils avaient fixé leur demeure.Aussi y avait-il différentes formules pour l'hommage et le serment de fidélité. Celle de l'hommage, qui est rapportée dans les Capitulaires, est la même que celle dont les vassaux se sont servis depuis à l'égard de leurs seigneurs[1].

Il paraît que, sous la seconde race comme sous la première, les nobles n'étaient pas distingués des personnes libres. Nous voyons, en effet, que tout homme libre était alors assujetti au service militaire et obligé de servir en personne, ou du moins de contribuer à l'entretien des troupes, à proportion de ses facultés, surtout lorsqu'il s'agissait du salut ou de la défense de la patrie. Ceux qui tenaient quelque bénéfice du prince y étaient plus étroitement obligés, et ils le perdaient, lorsqu'ils manquaient de se trouver, en armes, au lieu indiqué pour l'assemblée des troupes ou à l'ost ; au lieu que les autres n'étaient punis alors que par une simple taxe qu'on appelait hériban, d'où on a formé le terme d'arrière-ban. Les hommes libres, qui possédaient des terres en bénéfice de quelque seigneur, marchaient sous ses enseignes. Tous les autres suivaient celles du comte, qui commandait dans le pays où ils avaient établi leur demeure.

La noblesse française tire donc son origine de l'exercice des armes, et comme les anciens Français étaient tous libres et tous soldats, ils devaient être par conséquent tous nobles[2]. Il est vrai qu'on regardait plus particulièrement comme nobles, sous la seconde race, les ducs, les comtes, les officiers du palais et ceux qui étaient revêtus des premières charges et dignités de l'État, à qui on donnait le titre d'illustre, ce qui peut marquer la haute noblesse. On distinguait encore, parmi les nobles, les vassaux immédiats du roi ou vassi dominici, les officiers subordonnés aux comtes et les vassaux de ces derniers.

L'hérédité des fiefs ayant attaché, dans la suite, plus particulièrement les familles qui les possédaient à l'exercice des armes, et ces familles étant les seules qui furent enfin assujetties au service militaire, on distingua les nobles, dans l'idée que nous en avons aujourd'hui, des personnes libres, distinction qui devint encore plus nécessaire depuis l'abolition de la servitude en France, qui commença au treizième siècle, à cause que le nombre de personnes libres égalait alors celui des citoyens.

Notes :
[1] C'est ce qu'on appelle proprement la recommendation (se alicui commendare), et ce lien personnel, qui s'est multiplié d'une façon surprenante pendant les guerres civiles et l'invasion normande du neuvième siècle, a certainement contribué dans une forte mesure à l'établissement du système féodal.[A.M.]
[2] Cette opinion est bizarre : en réalité, la noblesse française tire son origine, en France comme à peu près partout, de la possession de la terre ; ce qui le prouverait, à faute d'autres faits, c'est la conquête de Guillaume le Bâtard. Les simples valets d'armée purent devenir nobles, à ce moment : il leur suffit d'obtenir du roi une des terres enlevées aux Saxons.[A.M.]


 

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