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Trencavel conclut la paix avec le Roi

Carte ancienne : Pays d'Albi et partie du Diocèse de Castres
Carte ancienne : Cordes, Albi et Castres

La Fin des Trencavel

Trencavel fait la paix avec le roi et prend la croix


Trencavel, pour terminer entièrement sa paix avec le roi, se rendit à Paris au mois d'octobre de l'an 1247, et là il renouvela en présence de ce prince la cession qu'il lui avait déjà faite de tous ses droits sur les vicomtés de Béziers et de Carcassonne, et sur tous les domaines que sa maison possédait dans les diocèses de ces deux villes et dans ceux de Toulouse, Albi, Agde, Lodève, Nimes et Maguelonne. Il fit sceller l'acte du sceau dont il se servait lorsqu'il se qualifiait vicomte de Béziers, et du nouveau qu'il avait fait faire exprès ; après quoi il fit rompre, en présence du roi, le premier de ces deux sceaux avec son contre-scel. Le roi, ayant accepté cette cession, donna en dédommagement à Trencavel et à ses héritiers, par des lettres datées de Pontoise, six cents livres de rente dans la sénéchaussée de Beaucaire, pour les posséder en fief et hommage lige, savoir : deux cents livres sur le lieu de la Caunette, et le reste à Bellegarde et sur le péage de Beaucaire, à condition qu'il pourrait assigner ailleurs cette rente s'il le jugeait à propos, et qu'elle ne serait que de cinq cents livres, au lieu de six cents, si c'était dans la vicomté de Béziers. Le cas arriva quelques années après et le roi ayant ordonné, au mois d'août de l'an 1255, à Pierre d'Auteuil, son sénéchal de Carcassonne, d'assigner à Trencavel cinq cents livres de rente dans la vicomté de Béziers ou dans les autres pays de la sénéchaussée, le sénéchal exécuta sa commission au mois de juin de l'année suivante, et assigna pour cette somme les domaines de Pauligny, Belvesé, Raissac, Saint-Martin de Villereclam, Cesseras et Cadirac, dans le Minervois et le Razès, portions du diocèse de Narbonne ; et Trencavel renonça à l'assignation de six cents livres de rente qui lui avait été faite dans la sénéchaussée de Beaucaire. C'est tout ce qui resta à l'héritier des vicomtés de Béziers, Carcassonne, Razès, Albi, Nimes et Agde, de tous les biens que ses ancêtres avaient possédés, et cette ancienne maison, qui depuis la fin de la seconde race avait joui des droits régaliens dans ces six vicomtés jusqu'au commencement de la guerre des albigeois, et qui était la plus puissante de la Province, après celle des comtes de Toulouse, se vit enfin réduite à la condition d'une des moindres du pays : funeste suite d'une guerre de religion qui força Trencavel, sans aucune faute de sa part, à porter l'iniquité du vicomte Raimond-Roger, son père. En effet, quoique l'assignation qu'on lui fit par grâce d'une petite partie de ses anciens domaines puisse être évaluée, suivant le cours présent de notre monnaie, à vingt ou vingt-cinq mille livres de rente, cela suffisait-il pour le dédommager d'une si grande étendue de pays qui devait naturellement lui appartenir, et qu'on confisqua sur lui dans le temps qu'il était, pour ainsi dire, au berceau ? Et si cette confiscation était nulle de plein droit, comme il paraît par la cession même qui lui fut demandée, on pouvait du moins lui laisser un état plus honnête, tandis que de simples chevaliers français et de nouveaux venus obtinrent vers le même temps dans le pays des établissements beaucoup plus considérables.

Trencavel, après s'être soumis à la volonté du roi, prit la croix et s'engagea d'accompagner ce prince à la Terre-Sainte avec cinq chevaliers et cinq arbalétriers ; Le roi ordonna alors au sénéchal de Carcassonne de permettre aux gentilshommes, anceins vassaux de ce vicomte, entre autres à Raimond de Tais, chevalier, d'aller et de venir dans le pays, pourvu qu'ils ne fussent coupables que d'avoir pris parti en sa faveur durant la guerre qu'il avait faite quelque temps auparavant, et à condition qu'ils se feraient absoudre de l'excommunication qu'ils avaient encourue. Il ordonna, d'un autre côté, au même sénéchal, de remettre incessamment à Trencavel ses fils qu'il tenait en otage ; et il le chargea, sur ce que ce vicomte lui avait déclaré, qu'il avait laissé tous les titres de sa maison entre les mains de Roger, comte de Foix, d'engager ce dernier à les rendre. Roger était le dépositaire de ces papiers, soit à cause de la proximité du sang qui le liait avec Trencavel, dont le comte Raimond-Roger, son aïeul, et Roger-Bernard, son père, avaient été les tuteurs, soit en vertu des substitutions réciproques que leurs ancêtres s'étaient faites de tous leurs domaines. Roger obéit et rendit presque tous ces titres, qui sont conservés encore dans le Trésor des chartes du roi. Il en retint quelques autres, en particulier un ancien cartulaire où on trouve la plupart des actes des anciens vicomtes de Béziers, Carcassonne, Nimes, Albi, etc. Ce cartulaire était conservé dans la caisse 15 du trésor des chartes de Foix. Nous en avons tiré de grandes lumières pour l'histoire de ces anciens vicomtes et des comtes de Foix, leurs parents.

Trencavel suivit le roi outre-mer, et il s'y distingua par sa valeur. Il revint de la Terre-Sainte avec ce prince, et le dernier acte que nous ayons de lui est une vente qu'il fit au roi, en 1263, avec la vicomtesse Saurine, sa femme, et leurs fils Roger de Béziers et Raimond-Roger, pour six cents livres tournois, du château de Saint-Martin de Villereclam, dans le Razès, et de ses dépendances, qu'il avait reçu en assignat. Nous comprenons par cet acte, dans lequel Trencavel se qualifie autrefois vicomte de Béziers, que ses descendants prirent le surnom de Béziers : surnom qu'il prend lui-même dans une quittance qu'il fit au roi en 1248. Il était sans doute décédé, au mois de décembre de l'an 1267, lorsque le roi donna à Roger de Béziers, fils de Trencavel, sous une rente annuelle, les droits qu'il avait à Cesseras, dans le Minervois. Enfin le même Roger de Béziers, fils de Trencavel dit vicomte de Béziers, se croisa, en 1269, et promit de suivre le roi saint Louis dans son expédition contre les infidèles. Nous ne trouvons plus dans la suite aucune trace des descendants de Trencavel.


 

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