Le comte de Foix défait une armée de croisés
Raimond, le comte de Toulouse, vient de se fâcher avec Simon de Montfort pendant le siège de Lavaur. Son ami le comte de Foix va attaquer une armée de croisés allemands et la détruire, à Montgey, dans l'actuel département du Tarn, entre Lavaur et Revel.
Quant au nombre de croisés et au nombre de tués, nous ne nous nous interrogerons pas sur les exagérations possibles. Sachons seulement qu'il y en a eu beaucoup !
Raimond ne garda plus depuis aucune mesure avec Simon de Montfort et les croisés, et il leur fit une guerre ouverte par le conseil de Bernard, comte de Comminges, qui le pressa fortement de ne pas se laisser dépouiller de ses domaines. Il apprit, vers le même temps, qu'un corps de six mille croisés allemands s'avançait pour aller au secours de Simon, au siège de lavaur, et qu'ils étaient arrivés vers Montjoyre (Mons Jovis), à deux lieues et demie de Toulouse, entre le Tarn et la Garonne, que divers modernes confondent avec le lieu de Montgausi, situé auprès de Foix ; il fit aussitôt un détachement de ses troupes sous les ordres de Raimond-Roger, comte de Foix, de Roger-Bernard, fils de ce comte, et de Guiraud de Pépieux, lesquels s'étant joints à plusieurs braves du pays, se mirent en embuscade dans un bois par où les Allemands devaient passer. Le lendemain, au soleil levant, les croisés voulant continuer leur marche, le comte de Foix sortit de son embuscade et les attaqua avec tant de fureur qu'il les tailla en pièces et se retira à Montgiscard, après leur avoir enlevé leur bagage.
Montfort, averti du combat, partit en diligence à la tête de quatorze mille hommes pour aller au devant des Allemands ; mais il arriva trop tard et ne trouva qu'une multitude de morts et de blessés sur le champ de bataille. Il fit emporter ces derniers pour les faire panser et, après avoir fait inhumer les autres, il retourna à Lavaur et reprit les travaux du siège.
Un ancien, auteur ne compte que mille cinq cents croisés dans le corps d'armée qui fut défait à Montjoyre par le comte de Foix. Il ajoute qu'ils étaient sous la conduite de Nicolas de Bazonches, et qu'il y en eut mille de tués.
