Soumission de l'Aquitaine aux Francs

Clovis, après cette fameuse journée, partagea son armée en deux corps, se mit à la tête de l'un et donna le commandement de l'autre à Thierri, son aîné, qu'il avait eu d'une concubine avant sa conversion à la foi. Ce dernier, après avoir conquis le Quercy, le Rouergue et l'Albigeois, porta ses armes dans l'Auvergne et soumit à l'Empire fançais toute la partie de l'Aquitaine qui était de ce côté-là jusques aux frontières des Bourguignons, c'est-à-dire jusque vers le Rhône et la Loire. Nous avons déjà dit que Clovis avait eu soin de se liguer avec Gondebaud, leur roi, contre les Wisigoths. Les Bourguignons le secoururent puissamment durant cette guerre, et ils avaient déjà fait en sa faveur, à ce qu'il paraît, une irruption dans le même pays d'Auvergne, où, après s'être emparés de la ville de Brioude, ils avaient pillé la céléèbre église de Saint-Julier ! mais Allire, étant venu du Velais avec un corps de troupes, les avait mis en fuite et avait repris sur eux le butin qu'ils avaient fait.

Tandis que Thierri était occupé à ces expéditions, Clovis employa le reste de la campagne à soumettre l'autre partie de l'Aquitaine jusques à la Garonne et, pour ne pas s'arrêter dans sa marche, il laissa derrière lui la ville d'Angoulême, où les Visigoths avaient mis une forte garnison. Il alla ensuite à Bordeaux qui lui ouvrit ses portes et, dans le dessein de continuer la conquête du royaume des Visigots au printemps suivant, il passa l'hiver dans cette ville et y fit reposer ses troupes.