Considérations Historiques
Avant l'albigeois
Il s'agit d'un tout petit chapitre extrait de l'œuvre monumentale de Dom Devic et Vaissette au sujet de l'histoire générale de Languedoc. C'est la première fois, dans le livre II chapitre 26, qu'ils évoquent ce pays. Ils ne manqueront pas d'en parler dans de nombreuses pages encore. Bien sur, la dénomination d'Albigeois n'existe pas encore. Il ne s'agit ici que de considérations, voire de spéculations historiques. Le véritable nom d'albigeois ne va naitre que pendant l'époque romaine, et encore, pas très rapidement ! Ce n'est pas pour rien qu'on s'interroge encore aujourd'hui sur l'origine du nom.
Nous avons très-peu de mémoires sur l'ancien état de l'Albigeois, quoique ce pays soit également considérable par son étendue et par sa fertilité. Les anciens géographes, contents de nous avoir dit que le Tarn, qui le traverse, prend sa source dans les Cévennes, ont négligé de nous apprendre le nom des peuples situés sur cette rivière depuis le Rouergue jusques à son embouchure dans la Garonne.
Quelques modernes ont cru que les Éleuthériens, dont il est parlé dans les Commentaires de César, habitaient le pays d'Albigeois, et que ces peuples faisaient anciennement partie de ceux du Quercy, sous le nom de Cadurces éleuthériens ou libres ; sur quoi il n'y a rien de certain.
Ce n'est donc qu'aux notices des cités des Gaules que nous sommes redevables de la première connaissance que nous avons de la ville capitale du pays d'Albigeois : les plus anciennes de ces notices l'appellent Civitas Albiensium, et les suivantes Albia et Albiga. Quelques auteurs prétendent que les peuples de ces pays sont désignés dans la notice des dignités de l'Empire sous le nom d'Equites Cataphractarii Albigenses. On trouve souvent en fouillant à Montans, lieu situé dans ce pays, à la gauche et proche le Tarn, à un quart de lieue au-dessous de Gaillac, des médailles, des urnes et d'autres anciens monuments.
